23 juin 2011

Chapeaux d'enfants


Il est des évènements mondains qui réjouissent parce qu’ils annoncent l’été qui arrive. Peut-être comme moi, en zappant sur votre écran de télé ou d’ordinateur, vous êtes tombé(e) la semaine dernière sur les images du Grand Prix de Diane à Chantilly (12 juin) ou le Royal Ascot (14 au 18 juin), et vous êtes-vous demandé(e) si on n'assiste pas là à une survivance des traditions d’un autre âge. Il ne s’agit certes plus ici de se protéger la tête ! Je saisis le prétexte pour faire un petit tour du chapeau à travers les siècles, avec focus sur la mode des enfants, bien sûr.

▲Portrait de Marjorie (née Jenkins), marquise de Camden (1900-1989)
photographie Alexandre Bassano, 1910 National Portrait Gallery, London

C’est parti !

Le béret

▲à g. : Portrait présumé de Charles IX à l'âge de trois ans et demi, jouant avec un chat
par Germain Le Mannier, 1553
Musée Condé, Chantilly sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Portrait du duc Charles d'Orléans, par François Clouet, XVIe siècle
Musée des Beaux-Arts, Orléans sur Agence photographique de la RMN

▲Portrait d’un homme et de ses trois fils (détail), par Bartholomaus Bruyn, 1530-1540
Musée de l’Hermitage

▲à g. : Portrait de Justin Laczkovic, 1883
Album souvenir sur Victoria & Albert Museum , Londres
à dr. : Panoplie écossaise du prince impérial Louis Napoléon
Château de Compiègne sur Agence photographique de la RMN

▲à g. et à dr : Béret à ruban écossais, Amérique, 1865-1870
The Metropolitan Museum of Art , New York
au centre : Portrait miniature sur ivoire d’un enfant inconnu appelé Charles Lawton, par William Maw Egley
1856, Victoria & Albert Museum, Londres

▲à g. : Bassin du Luxembourg, photographie Brassaï, 1930
Musée national d'Art moderne - Centre Georges Pompidou sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Enfant grimaçant, photographie Marcel Bovis, 1934
Médiathèque du Patrimoine sur Agence photographique de la RMN

Le béret est une toque ronde et souple, plate ou bouffante, très à la mode au XVe et XVIe siècles. Souvent réalisé en laine ou en velours, il emboîte la tête par une bande semi-rigide ou un rebord ourlé. Il se porte orné de plumes, de broderies et autres garnitures. À l’époque romantique, les artistes l’adoptent lorsqu’on redécouvre le Moyen Âge et la Renaissance, et que l’histoire devient à la mode. Le béret est censé s’inspirer des coiffures des Béarnaises.

Sous le second Empire, le béret écossais, porté avec le kilt par les enfants de la reine Victoria, influence la mode enfantine européenne via le goût pour les panoplies. Le béret prendra des formes très variées, les plus connues étant le béret basque et le béret marin, dit bonnet dans la Marine [Lire Pas de matelot sans son chapeau sur Les Petites Mains].

Le bonnet

▲à g. : Le prince électeur Auguste III de Saxe enfant (né en 1763), par Anton Raphael Mengs
1763-1764, Staatliche Gemäldegalerie, Dresde sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Bonnet en lin boutissé et brodé, XVIIIe siècle Victoria & Albert Museum, Londres

▲à g. : Portrait de Louis de France, dauphin, fils de Louis XV, âgé de 1 an
par Alexis Simon Belle, 1730
Châteaux de Versailles et de Trianon sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Portrait de Madame Privat de Molières et de ses filles (détail), par Antoine Raspal
1775-1780 Museon Arlaton, Arles

▲à g. : Béguins-bonnets de bébé en coton brodé sur tulle, 1800-1829
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Bonnet de bébé en coton, 1847
sur Wisconsin Historical Museum, Madison
Dans les années 1820, sous la Restauration, se répand le béguin-bonnet
en mousseline à broderies blanches.

▲à g. : Bonnets du roi de Rome, fils de Napoléon Ier et Marie-Louise, début du XIXe siècle
à g. : en dentelle de type Maline
à dr. : en dentelle de type Valenciennes
Château de Fontainebleau sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Portrait de Louis Philippe Joseph, duc de Montpensier enfant, par François Boucher
1748-1752, Waddesdon Manor (Buckshire) sur Commons Wikimedia
au centre : Bonnet d’enfant en soie brodée de fil d’or, XVIIIe siècle
Château-musée de Saumur sur Base Joconde
à dr. : Petit garçon et son chien, par George Romney, 1757 sur artarchive. com

▲à g. : Bourrelet en satin de soie rebrodé, rembourré de carton, XVIIe siècle
Château-musée de Saurmur sur Base Joconde
à dr. : Enfant en bourrelet et lisière, tenu par sa gouvernante, vers 1780
La Galerie des Modes dans La Mode et l'Enfant 1780... 2000, Catalogue d'exposition Musée Galliéra, Paris

▲ en ht à g. : Bourrelet en soie brochée, à côtes matelassées, dentelle et fils d'argent, XVIIIe siècle ;
Bonnet époque Louis XV en satin de soie brodé de paillettes et fils d'argent
Musée Galliéra, Paris sur Base Joconde
en bas à g. : Bourrelet, France, XVIIIe siècle, Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Les enfants du conseiller municipal Barthold Heinrich Brockes, par Balthasar Denner, 1724
Kunsthalle Hamburg sur galerie création

▲à g. : Bourrelet [en anglais : Pudding safety hat], 1775-1800
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Le déjeuner (détail), par François Boucher, 1739
Musée du Louvre, Paris

▲à g. : Bourrelet en cuir rembourré et rubans de soie, Amérique, 1820-1825
The Metropolitan Museum of Art, New York
à dr. : Bébé dans sa poussette, Pool Vintage Kids sur Flickr
Il porte vraisemblablement un bourrelet sous son bonnet.

À la toute origine, le terme bonnet désigne le tissu dont on fait les coiffures (aujourd’hui encore le mot bonneterie qualifie l’ensemble de la production de tricot). Au Moyen Âge, seuls les hommes portent le bonnet, aux formes très diverses [Lire Histoire du tricot, du XIVe-XVIIe, Bonnets et chapeaux tricotés sur Les Petites Mains]. On appelle en fait bonnet tout chapeau souple et sans bords, parfois raidi par une pièce intérieure. Le bonnet va évoluer dans toutes sortes de directions.

Le bonnet est le tout premier chapeau de l’enfant. Sous le bonnet, le bébé porte le béguin, censé protéger ses fontanelles. Le béguin est généralement réalisé dans la même toile fine de lin ou de coton que la chemise, comme elle, parfois bordé d’une étroite dentelle ; il est ajusté à la tête grâce à une coulisse nouée sur la nuque. Le bonnet se porte sur le béguin, pour éviter qu’il ne se salisse. À la Renaissance, le bonnet des garçons ressemble à un béret plat ou une toque, il est orné d’une plume. Puis sa forme se rapproche de celle du béguin. En lin, en coton ou en soie, plus ou moins orné de ruban, de dentelle ou de broderie, le bonnet « signifie » la position sociale de la famille, par conséquent il suit la mode. À la fin du XIXe siècle, on se préoccupe soudain de la tête du bébé qui pourrait s’échauffer, on abandonne le couple béguin-bonnet pour un bonnet plus simple, assorti au manteau, à la cape, la douillette ou la pelisse. À partir des années 1925-1930, il est souvent en laine tricotée.

On attribue longtemps à la crasse des vertus. La croûte qu’elle forme sur la tête des bébés est censée protéger ses fontanelles fragiles, on considère qu’elle fait partie de son corps. Les poux sont longtemps considérés comme bénéfiques pour les petits enfants, on pense qu’ils les soulagent de leurs humeurs viciées. Le dauphin, futur Louis XIII né en 1601, – dont on connaît les moindres faits et gestes de la naissance jusqu’à l’âge de vingt-six ans, grâce au registre précis rédigé par son son précepteur, le médecin anatomiste Jean Héroard – ne prend son premier bain qu’à sept ans. A six semaines, on lui frotte la tête, à deux mois on lui lave le visage et le front avec du beurre frais et de l’huile d’amande douce. Un peu avant son premier anniversaire, on le peigne pour la première fois parce que sa tête lui démange trop. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle, grâce à l’Émile de Jean-Jacques Rousseau qui révolutionne l’éducation enfantine, que les classes aisées des villes commencnt à laver régulièrement leurs enfants. Par ailleurs, le bonnet de baptême, qui a reçu les saintes huiles est considéré comme sacré.

On peut considérer le bourrelet des enfants comme une variante du bonnet. À l’origine le bourrelet est un boudin d’étoffe rembourré de coton ou d’étoupe, destiné à divers usages: pour des coiffures, pour soutenir et gonfler les robes, pour des garnitures diverses… Le nom est aussi donné à des petits bonnets ronds et des couronnes pour enfants, réalisés en paille ou en étoffe, qui forment un bourrelet autour de la tête pour amortir les chocs en cas de chute, jusqu’à ce que l’enfant sache bien marcher. On trouve encore certains bourrelets en caoutchouc au XIXe siècle, avant qu’ils ne disparaissent tout à fait.

▲à g. : Spectacle d’enfant chez John Conduit (détail), par William Hogarth
1731-1732, sur Wikipedia
à dr. : Le retour de l'école, École française, vers 1740
Musée du Louvre sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Portrait de la princesse Caroline Matilda, par Jean Étienne Liotard, 1754
Collection royale d’Angleterre sur Commons Wikimedia
à dr. : Portrait de Nicole Ricard enfant, par Maurice Quentin de La Tour, 1755
Musée du Louvre sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : La jeune servante, anonyme, XVIIIe siècle
Musée des Beaux-Arts Joseph Déchelette, Roanne sur Base Joconde
à dr. : Portrait de jeune fille, par Jean-Baptiste Greuze, vers 1765
Musée Condé, Chantilly sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Portrait de Sophia Dumergue, par Johann Zoffany, 1779-1781
Victoria Art Gallery, Bath sur Wikipedia
à dr. : Portrait de Charlotte Papendick enfant, par John Hoppner, 1788
Los Angeles County Museum of Art

Suite à divers glissements d’usages et de mode à partir du XVIIIe siècle, on va appeler bonnet certaines coiffures féminines de lingerie. Ce bonnet d’intérieur est une sorte de dérivé du bonnet de nuit porté par tous au Moyen Âge, dont l’usage est justifié par l’absence de chauffage dans les appartements. L’appellation s’étend au XIXe à toutes les coiffures de tulle, mousseline, dentelle, etc. que les femmes portent à l’intérieur, mais aussi parfois à la ville. Ces bonnets d’intérieur seront portés par les dames âgées jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Sous la Régence et au début du règne de Louis XV, le bonnet n’est qu’un minuscule élément de lingerie qui agrémente les boucles libres de la coiffure. Lorsque le tapé (petit coussin en taffetas) fera gonfler les coiffures, le bonnet ne sera plus porté par les élégantes qu’en négligé, le matin chez soi ou pour sortir, recouvert du coqueluchon, du mantelet ou de la mante, sortes de manteau à large capuche – ce sont là les reliquats d’une morale venue d’Orient, reprise par l’Église chrétienne, qui interdit longtemps à la femme de montrer sa chevelure, élément de séduction.

La baigneuse, grand bonnet à petits plis porté d’abord pour la toilette, puis la promenade, et la dormeuse, à bords ruchés encadrant étroitement la tête et serré par un ruban noué au sommet de la tête, sont des bonnets. La dormeuse se porte la nuit, d’où son nom, mais aussi dans la journée, la passe est alors relevée sur la nuque. La reine Marie Leczinska porte pour lire dans ses appartements le bonnet à bec qui se termine en petite pointe au milieu du front, parfois recouvert d’une mantille ou d’un voile noué sous le menton. Tous ces bonnets, au fond rond froncé et à la passe volantée sont agrémentés de deux longues barbes, maintenues sur le haut de la tête pour ne pas gêner. Ces barbes sont souvent des petits chefs-d’œuvre de dentelle. Les élégantes abandonnent ce type de coiffure dans les années 1770, mais les bonnets sont adoptés par les bourgeoises et les domestiques, ils restent des coiffures populaires jusqu’à la Révolution.

La cagoule

Les Allemands en Prusse-Orientale vêtus pour l'hiver (cagoules et casques), 1914
photographie de presse de l’Agence Rol, sur Gallica, BNF

▲à g. : Passe-montagne pour la chasse, La Mode illustrée, 17 novembre 1872
boutique Au Fil du Temps sur e-bay
à dr. : Modèles de cagoules pour enfants à tricoter, vers 1940 The Retro Knitting Company

Dans plusieurs langues européennes, la cagoule, ou passe-montagne est parfois appelée balaclava, en référence à la guerre de Crimée (1853-1856). Selon le spécialiste de l’histoire du tricot, Richard Rutt, on tricote en Angleterre de nombreuses cagoules pour les soldats britanniques participant aux combats, afin qu’ils se protègent du froid intense. Ce type de coiffure est jusqu’alors porté par les hommes pour les activités de plein air comme la chasse. La cagoule reparaît pendant la guerre des tranchées de la Première Guerre mondiale. Les tricoteuses prennent l’habitude de réaliser ce modèle. Elles continuent après la guerre, pendant les années 1920, lorsque la mode des vêtements en maille devient un style de vie. La cagoule entre alors dans le vestiaire des enfants pour devenir un classique de la mode enfantine.

Le canotier

▲à g. : Canotier, vers 1890-1900 Victoria & Albert Museum, Londres
au centre : Costume et canotier pour garçon, La Mode illustrée, 9 juin 1895
boutique Au Fil du Temps sur e-bay
à dr. : Jeune garçon en costume marin et canotier, fin XIXe
pool Vintage Kids sur Flickr

▲à g. : Canotier de fille, Angleterre, 1870-1875 Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Jeunes filles barbotant sur la plage de Yarmouth, photographie de Paul Martin, 1892
Victoria & Albert Museum, Londres

Le canotier est un chapeau de paille rigide, à fond et à bords plats. Quand il apparaît vers 1865, c’est un chapeau pour enfant. Il accompagne l’été le costume marin, on l’appelle aussi chapeau de matelot [Lire Pas de matelot sans son chapeau sur Les Petites Mains]. Les femmes l’adoptent, puis les hommes en 1880. Il est mis à la mode par les amateurs de canotage dans les années 1900. Il devient le chapeau d’été des hommes jusque dans les années 1930-1935.

La capote

▲à g. : Capote de fille en coton blanc à nervure passepoilée, 1800-1810
Wisconsin Historical Museum, Madison
à dr. : Capote de percale, Costumes Parisiens, 1810
Châteaux de Malmaison et Bois-Préau sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Fillette avec pantalon de percale et capote, Costumes Parisiens, 1813, collection particulière
à dr. : Capote de paille doublée, 1830-1840
Victoria & Albert Museum, Londres

▲à g. : Capote de gros de Naples, Les Modes, 9 août 1834, collection particulière
à dr. : Capote de coton rose, 1840-1849
Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. : Capote de pou de soie, Les Modes, 5 novembre 1834, collection particulière
à dr. : Capote en coton blanc, Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. : Mary Wright, la fille des Carpenter, par William Mulready, vers 1828
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Capote de fillette en soie marron boutissée, 1830-1839
Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. : Capote de fille en soie marron, vers 1840
Wisconsin Historical Museum, Madison
à dr. : Fillette coiffée d’une capote, Le Magasin des Demoiselles (détail), 1856
boutique Au Fil du Temps sur e-bay

▲à g. : Fillette coiffée d’une capote, Le Magasin des Demoiselles (détail), juin 1852
boutique Au Fil du Temps sur e-bay
à dr. : Capote en soie, Amérique, 1860-1869 The Metropolitan Museum of Art, New York

▲à g. : Fillette de 9-11 ans portant une capote, Journal des Dames et des Demoiselles
1852, collection particulière
à dr. : Capote de fille en coton blanc, 1860-1869
Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. : Toilette de ville, Le Magasin des Demoiselles, 1858
boutique Au Fil du Temps sur e-bay
à dr. : Capote de fille en soie verte à pois, 1856-1858
Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. en ht et en bas : Mademoiselle Devoyod avec un chapeau Gremaud ;
Mademoiselle Marcilly, par Nadar, vers 1900
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine sur Base Joconde
au centre : Modèles des Grands Magasins du Louvre (détail), La Mode illustrée, 1875
dans La Mode et l'Enfant 1780... 2000, Catalogue d'exposition, Musée Galliéra, Paris
à dr. : Bonnet de bébé à ruchés en dentelle de coton blanc, 1880-1889
Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. : Dorothy, par John Singer Sargent, 1900
Museum of Arts, Dallas sur Wikipedia
à dr. : Enfant en manteau vert, par Mary Cassatt, vers 1904
The Metropolitan Museum of Art, New York

La capote est d’abord un petit chapeau féminin porté à partir de l’extrême fin du XVIIIe siècle. Elle est influencée par la mode militaire du premier Empire. Cette coiffure féminine se définit par deux caractéristiques : elle emboîte le chignon et a un bord large et évasé encadrant le visage. Elle apparaît sous des formes extrêmement diverses, dans des matériaux tout aussi variés, avec d’innombrables détails. On la garnit abondamment de fleurs et de rubans, elle reste très en vogue jusque dans les années 1850. On la porte jusqu’à la fin du XIXe siècle, et même un peu au-delà pour les enfants, on finit par la confondre avec le bonnet tellement le volant de celui-ci s’élargit à la fin du XIXe siècle. On porte parfois un bonnet sous la capote, surtout si elle est en paille tressée.

La casquette

▲à g. : Garçons en spencers et pantalons collants, Journal des Dames et des Modes, vers 1800
à dr. : Vêtements d’uniformes pour lycées, collèges et pensions ; casquettes et vareuses militaires
catalogue des Grands Magasions du Louvre, 1899
dans La Mode et l'Enfant 1780... 2000, Catalogue d'exposition, Musée Galliéra, Paris

▲à g. : Un meeting, par Maria Konstantinovna Bashkirtseff, 1884
Musée d’Orsay sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Enfants vendant des journaux à New York, photographie de Hine Lewis Wickes, vers 1910
Musée d’Orsay sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Jeunes garçons en tenue de sport, portant des casquettes, année non renseignée
galerie lovedaylemon sur Flickr
à dr. : Garçonnet en costume trois pièces et casquette, début XXe siècle
galerie DameBoudicca sur Flickr

▲à g. : Casquette pour jeune garçon, La Mode illustrée, 1er mars 1914
boutique Au Fil du Temps sur e-bay
à dr. : Les fils Faircloth à la pêche, galerie paws22, pool Vintage Kids sur Flickr

▲à g. : Costume sport et casquette pour garçonnet de 11 à 13 ans
Le Petit Écho de la Mode, 17 juin 1928, collection particulière
à dr. : L'enfant à la colombe, Jardin du Luxembourg photographie Marcel Bovis, 1933
Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, Paris sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Photographie d’écoliers de Helston (Cornouaille), par Benjamin Stone, 1901
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Casquette d’uniforme scolaire, 1925-1935
Victoria & Albert Museum, Londres

▲à g. et à dr. : Ensemble manteau et casquette de tailleur, en tweed, 1930
Victoria & Albert Museum, Londres
au centre : Garçonnet en ensemble manteau et casquette, année non renseignée
galerie Striderv sur Flickr

▲à g. : Garçon portant une casquette, 1953
galerie lovedaylemon sur Flickr
à dr. : Casquette en tweed de laine, 1960
Wisconsin Historical Museum, Madison

▲à g. : Casquettes en Tergal ®, 1950-1960
sur Little Vintage Habits

La casquette est une coiffure d’homme plate ou bombée, toujours munie d’une visière. D’abord de caractère populaire ou portée en négligé, elle est adoptée pour le voyage et le sport à la fin du XIXe siècle. On porte des casquettes plates et des képis inspirés des uniformes militaires avec les tenues de collégiens et de lycéens. La casquette bombée connaît un énorme succès dans la mode enfantine dans les années 1950-1960, puis à partir des années 1980 avec la version casquette de base-ball.

Le chapeau cloche

▲à g. : Chapeau cloche pour fillette, réalisé au crochet en laine angora ;
les petits boutons évoquent des boucles d’oreilles, Angleterre, 1928-1929
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Chapeau cloche pour petite fille, catalogue La Belle Jardinière, 1930, collection particulière

On attribue l’invention du chapeau cloche à la célèbre et talentueuse modiste française Caroline Reboux. Il a un énorme succès dans les années 1920, quand il emboîte la petite tête aux cheveux courts coupés à la garçonne. Les fillettes, comme leur mère, le portent aussi en l’enfonçant bien sur les yeux.

Le chapeau de paille

▲à g. : Mademoiselle Juliana Willoughby (détail), par George Romney, 1781-1783
National Gallery of Art, Washington sur Commons Wikimedia
à dr. : Fille de bourgeois portant un chapeau de paille, planche 45 (détail)
Galerie des Modes, 1778 sur Wikipedia

▲à g. : Chapeau de paille d’Italie, 1760, Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Portrait de Madame Royale et Louis Joseph, dauphin de France
par Elisabeth Louise Vigée Lebrun, 1784
Châteaux de Versailles et de Trianon sur Commons Wikimedia

▲à g. : Portrait de Camilla Teresa Sergeant (née Bassano), par Alexandre Bassano, vers 1860
National Portrait Gallery, Londres
à dr. : Chapeau, Europe ou Amérique, vers 1867-1869
The Metropolitan Museum of Art, New York

▲à g. : Chapeau de paille pour fille, second Empire
dans La Mode et l'Enfant 1780... 2000, Catalogue d'exposition, Musée Galliéra, Paris
à dr. : Portrait de Mary Pressie, photographie Mrs. Waldack, vers 1880
galerie sunnybrook100 sur Flickr

Le chapeau de paille est connu depuis les Grecs anciens. Porté surtout par les paysans, il est la seule protection contre le soleil jusqu’au XVIe siècle. Ce n’est qu’au milieu du XVIIIe siècle, avec la découverte de la « Nature » via notamment les écrits de Jean-Jacques Rousseau, que le chapeau de paille d’Italie, un chapeau à larges bords souples réalisé dans une paille italienne tressée, orné de fleurs des champs et de rubans, deviendra un accessoire de la mode féminine. Marie-Antoinette l’adore, les dames le portent au Petit Trianon. L’impératrice Eugénie, qui adore le style Marie-Antoinette, le remet à la mode avec les crinolines sous le second Empire. À chaque siècle, c’est un grand classique qui accompagne les tenues d’été.

Le chapeau melon

▲à g. : Catalogue de confections pour enfants, Maison Gacougnolle, vers 1863
dans La Mode et l'Enfant 1780... 2000, Catalogue d'exposition Musée Galliéra, Paris
à dr. : Garçonnet en chapeau rond, France, fin XIXe siècle
galerie Beauty of the Past , pool Vintage Kids sur Flickr

▲à g. : Garçon portant un chapeau melon, photographie Suter of Cheltenham, vers 1865
galerie Beauty of the Past, pool Vintage Kids sur Flickr
à dr. : Garçon portant un petit chapeau melon, planche du London Art Fashions, 1889
Victoria & Albert Museum, Londres

La mode du chapeau melon à calotte courte et ronde commence vers 1863. Il est porté aussi bien par les hommes, les femmes et les enfants. À partir de 1868, les hommes le portent en négligé, avec le complet. Ils ne l’adoptent pour la ville, comme chapeau de jour, que vers 1898, il reste jusqu’à la guerre de 1914 le chapeau de demi-toilette. Le gris est plus habillé. Le chapeau melon devient le chapeau habillé – sauf pour les cérémonies – après la Première Guerre mondiale, lorsque les hommes cessent de porter le haut-de-forme avec le costume de ville. Rendu célèbre par les business men de la City à Londres, il est peu porté par les enfants. En porter un pour la première fois, généralement le jour de sa première communion, à sept ans, est pour un garçon un évènement.

Le chaperon

▲en ht à g. : Hommes portant des chaperons,
photographie de la tapisserie représentant Jeanne d'Arc, trouvée à Lausanne par le marquis d'Azeglio,
provenant sans doute du butin fait à Morat (détail)
Musée Condé, Chantilly sur Base Joconde
en bas à g. : Farien et les fils de Bohort (détail), L’enfant porte un chaperon rouge
Lancelot du Lac, manuscrit du XVe siècle, France Poitiers sur Bibliothèque nationale de France, Paris
à dr. : Portrait de jeune homme, par Sandro Botticelli, vers 1469
Palazzo Pitti, Florence sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Tryptique de Jean des Trompes (détail), par Gérard David, 1505
Groeninge Museum, Bruges sur Wikimedia Commons
à dr. : Chaperon en lin brodé de soie, Angleterre, vers 1600
Victoria & Albert Museum, Londres

▲à g. et au centre : Bonnet chaperon pour bébé en twill de soie et dentelle mécanique, France
1850-1899, Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Bonnet chaperon pour bébé, La Mode illustrée, 25 avril 1909
boutique Au Fil du Temps sur e-bay

Le chaperon du Moyen Âge est une sorte de capuchon détaché de la chape, doté d’une pélerine courte, dont la visagière épouse la forme du visage. Une longue bande cousue tombe vers l’arrière, la cornette, qu’on enroule parfois comme un turban autour de la tête. Il apparaît à la fin du XIIe siècle, les hommes le portent jusqu’à la moitié du XVe siècle, avec des variations diverses. Il finit par devenir bonnet ou turban.

Sous le règne de Louis XII (1498-1515), deux courants de mode féminine s’opposent : celui des modes de la Renaissance italienne et celui de la tradition française. Ce dernier est favorisé par la reine Anne de Bretagne, qui porte sur un béguin de soie blanche une sorte de chaperon de satin noir tombant sur la nuque. Cette coiffure va évoluer en bonnet-chaperon cerclé d’un rang de perles, avec un voile sur la nuque.

Au début du XVIIe siècle, le chaperon est devenu une coiffure avec un bourrelet sur le haut de la tête et une queue pendante sur les épaules. La pélerine du Petit Chaperon rouge est donc déjà un archaïsme bien avant que Charles Perrault ne l’évoque dans son célèbre conte [Lire Le Petit Chaperon rouge sur Les Petites Mains]. Bientôt seulement porté par les dames âgées, le sens de chaperon glissera vers celui qu’on lui connaît, de « personne respectable, garante des convenances ». À la fin du XIXe siècle, lorsque les glissements de mode se confondent dans les formes et les appellations, certains bonnets pour bébés sont des chaperons.

La charlotte ou chapeau à la Charlotte

▲à g. : Portrait de Simplicity Dawson, par Joshua Reynolds, vers 1750
collection particulière sur The Athenaeum
à dr. : Bonnet en coton, France, 1750-1850, The Metropolitan Museum of Art, New York

La charlotte est un grand chapeau de femme, en général en coton, de type bonnet, à calotte large très froncée, bordé d’un grand volant très fourni ; elle s’agrémente parfois de dentelles et de rubans. À la fin du XIXe siècle, elle s’allège. La charlotte est portée par les femmes et les enfants. En Angleterre, elle doit son nom à la reine Charlotte d’Angleterre (épouse de George III, grand-mère de Victoria) qui le porte dans les années 1780. En France, une autre Charlotte popularise ce chapeau : Charlotte Corday, lors de son procès, accusée d’avoir assassiné Marat en juillet 1793.

Les bébés filles portent une charlotte en broderie anglaise jusqu’à nos jours.

La coiffe

▲Coiffe en laine tricotée, Angleterre, vers 1700
Victoria & Albert Museum, Londres

▲à g. : Petite fille regardant l'océan, photographie Charles Auguste Lhermitte, 1912
Musée d’Orsay sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Jeune Alsacienne, sur Ancarpost

La coiffe est une pièce de lingerie ou d’étoffe qui moule la tête. Au Moyen Âge, on la porte sous le casque ou sous le chaperon. Par analogie, au XVIIe siècle, le mot désigne la doublure des chapeaux et des perruques, et aussi le bonnet de lingerie porté la nuit. Aujourd’hui on n’emploie le terme que pour les bonnets régionaux et la doublure légère de l’intérieur des chapeaux.

Le haut-de-forme

▲à g. : Portrait de Duncan Grant, photographie Thomas Fall, 1895
National Portrait Gallery, Londres
à dr. : Chapeau haut-de-forme, 1900-1910
Victoria & Albert Museum, Londres

On doit cette mode aux Anglais, peu avant la Révolution française. Pour monter à cheval, les gentilhommes vivant à la campagne rétrécissent les bords de leur chapeau, qu’ils maintiennent par un lacet, et augmentent la calotte pour se protéger en cas de chute. Le haut-de-forme accompagne le port de la redingote le jour. La forme, la hauteur, la matière (le plus souvent en feutre ou en soie) et même la couleur ont changé au gré des modes pendant tout le XIXe siècle. Les femmes le portent pour chasser ou faire de l’équitation. Le haut-de-forme gris perle, apparu en Angleterre à la période victorienne, considéré comme plus élégant, est aujourd’hui encore apprécié pour les mariages et les évènements mondains. Comme le chapeau melon, certains jeunes hommes le portent, surtout quand on veut mettre en avant leur statut d’héritier. Il accompagne l’uniforme du prestigieux Eaton College .

Le Panama

Les chapeaux dits Panama sont des chapeaux de paille très souples à calotte bombée. Ils sont à la mode pour les hommes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Au début, ils sont réalisés dans les palmes d’un arbre exotique poussant en Équateur. Ensuite on fabrique des imitations avec du latanier ou du bois de peuplier finement travaillé.

La toque

▲à g. : Portrait d’un joueur de balle avec son page, par Francesco Beccaruzzi, XVIe siècle
Gemäldegalerie (SMPK), Berlin sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Toque en velours noir de Jérôme Bonaparte, XIXe siècle
Château de Fontainebleau sur Agence photographique de la RMN

▲à g. et au centre : Toque de garçon et toque de fille, La Mode illustrée, 10 janvier 1886
boutique Au Fil du Temps sur e-bay
à dr. : Groupe d’enfants, photographie Frans Seraph Hanfstaengl
Musée Hébert, Paris sur Agence photographique de la RMN

La différence est ténue entre le béret et la toque. La toque est une sorte de béret sans bord, ou à très petit bord, à calotte plissée ou froncée porté par les hommes et les femmes. Le béret est plus plat, la toque montant plus haut sur le front et la tête. Hommes et femmes portent la toque de soie dans la seconde moitié du XVIe siècle. Chez les enfants, c’est la coiffure des petits pages. Elle revient logiquement à la mode avec le néogothique dans les années 1840. La toque, comme par exemple la toque en fourrure, revient comme accessoire de mode à différentes époques.

Le tricorne

▲à g. : Tricorne, Europe ou Amérique, XVIIIe siècle
The Metropolitan Museum of Art, New York
à dr : Louis XV enfant, par Justinat Augustin, 1717
Châteaux de Versailles et Trianon sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : L'enfant en pénitence, par Nicolas Bernard Lépicié, XVIIIe siècle
Musée des Beaux-Arts de Lyon sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Jeune dessinateur taillant son crayon, par Jean Baptiste Siméon Chardin, 1736-1737
Musée du Louvre sur Agence photographique de la RMN

Les bords de chapeau du tricorne sont pincés à trois endroits, d’où son nom. Il est d’abord porté par les hommes sous le règne de Louis XIV, puis aussi par les femmes sous Louis XV, à la chasse ou pour l’équitation. Partie de l’uniforme militaire et civil au XVIIe et XVIIIe siècles, il est remplacé par le bicorne à la fin du XVIIIe siècle. Les garçons commencent à le porter généralement à partir de sept ans, quand ils quittent le bonnet et la robe.

Le turban

▲à g. : Portrait de jeune homme de profil, 1425
National Portrait Gallery of Art, Washington sur Wikipedia
Chaperon ou turban ?
à dr. : Portrait de la sœur et du jeune frère de l’artiste, par Marie Victoire Lemoine, vers 1795
sur Figuration féminine

D’origine persane – le mot persan signifie « tissu de voile », celui que les Persans s’enroulent autour de la tête. Cette coiffure est reprise par les Arabes et autres peuples orientaux. Le turban arrive en Europe au moment des Croisades. On le porte au XVe et XVIe siècle à la cour de Bourgogne, à Venise, à Florence.

Il revient au XVIIIe siècle avec la mode de l’exotisme, on continue de le porter sous la Convention et le Directoire. On aime organiser des fêtes où on s’habille à l’antique, avec des effets de drapés, et se faire ainsi représenter, les enfants aussi.

Le voile

▲à g. : La communiante, par Gabriel Auguste Ancelet, XIXe siècle
Musée des Beaux-Arts, Lille sur Agence photographique de la RMN
au centre et à dr. : Voile de communiante en tulle, 1949-1950
Wisconsin Historical Museum, Madison

A l’origine, le voile, qui vient d’Orient, couvre tout le corps. C’est un rituel pour les chrétiennes des premiers siècles, il reste longtemps la coiffure des religieuses. A la fin du Moyen Âge, il décore le chapeau, on l’adore à la cour de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles, on le parfume. Puis il disparaît pour ne réapparaître qu’au Directoire, les femmes aiment les robes légères en voile et mousseline, elles se font vestale.

Au XIXe siècle on invente le tulle mécanique. Le voile abonde sur les robes blanches des mariées, puis sur les chapeaux noirs de deuil des veuves de la Première Guerre mondiale, pour devenir voilette jusqu’au milieu du XXe siècle. Les petites filles recouvrent leur tête d’un voile blanc le jour de leur communion.

Tous chapeautés

Scène de cabaret (détails), par Louis-Léopold Boilly, début du XIXe siècle
sur L’Histoire par l’image
Même dans les classes populaires, on sort chapeauté.

Louis-Philippe, duc d'Orléans, quitte le Palais Royal pour se rendre à l'hôtel de ville
de Paris le 31 juillet 1830 (détails)
, par Horace Vernet, 1832
sur L’Histoire par l’image
La représentation des chapeaux, casquettes, bicorne et hauts-de-forme levés
expriment l’unanimité des Parisiens devant l’évènement.

Arthur, Dolly, Elinor, Kitty, Charlie et Dick, les enfants de la famille Stracher,
photographe anonyme, septembre 1870, National Portrait Gallery, Londres

En attendant le ferry, par James Tissot, vers 1878
collection privée sur Wikimedia Commons

▲à g. : Scène de famille : amusements sur la terrasse, photographie Gabriel Loppé, 1891
Musée d’Orsay sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Enfants assistant à une représentation de Guignol au jardin du Luxembourg, photographie Ernest Roger,
1898, sur Paris en images

Aux Petites Dalles à Saint-Martin-aux-Buneaux : Henri, Germaine, Georges, Yvonne et François sur le perron,
photographie de famille de Paul Lancrenon, 1902-1905
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine sur culture.gouv

Aux Dalles à Saint-Martin-aux-Buneaux : nombreux enfants avant le goûter,
photographie de famille de Paul Lancrenon, 1908
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine sur culture.gouv

Au zoo de Clifton, Bristol, commémoration du Wounded Soldiers Day, vers 1925
galerie theirhistory, Pool Vintage Kids sur Flickr

▲à g. et au centre : La duchesse d’York et ses filles, les princesse Elizabeth et Margaret, en 1935
sur The Washington Post et 1936 sur Vogue Angleterre
à dr. : Ensemble manteau et chapeau, vers 1942 Victoria & Albert Museum, Londres

▲Manteaux de style anglais et chapeaux assortis pour fillette
à g. : marque Minimode, Angleterre, 1961
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : France, vers 1970 dans La Mode et l'Enfant 1780... 2000, catalogue d'exposition, Musée Galliéra, Paris

▲à g. : Fillette coiffée de rubans, Nouvelle Zélande, photographie Mrs Katie Krause, 1959
galerie Yvonne Thompson sur Flickr
à dr. Fillette à serre-tête et ruban, Jetée de Blackpool Central Pier, 1960
galerie misizmac sur Flickr

Voilà, mon tour des chapeaux d’enfants au fil des époques est bien loin d’être exhaustif. Que faut-il en retenir ?

Pendant des siècles, qu’on soit riche ou pauvre, il est impensable de sortir tête nue. Cela concerne aussi les enfants. Même quand on joue dans le jardin, on porte un chapeau. Sortir tête nue, c’est certes s’exposer, selon la saison, à attraper un coup de chaud ou un coup de froid, mais c’est aussi surtout une affaire de convenances sociales. Le port du chapeau est codifié, à chaque âge, chaque circonstance correspond son chapeau.

Les filles suivent les modes de leurs mères. Les garçons imitent les modes de leurs pères, mais se permettent des fantaisies. La disparition du port systématique du chapeau commence après la Seconde Guerre mondiale : les petites princesses anglaises Elizabeth et Margaret n’en portent pas, sauf pour les visites officielles. Longtemps, pour une tenue habillée, l’enfant continuera de porter un chapeau, parfois assorti au reste de sa tenue. L’accessoirisation des cheveux par des barrettes, nœuds, serre-têtes et élastiques fantaisie qui ordonnent la coiffure à partir du début du siècle peut être considérée comme le dernier avatar de ces convenances, avant de devenir, comme les chapeaux et bonnets, purs accessoires de mode.

9 commentaires:

  1. je suis très heureuse de découvrir ton blog !! je ne manquerai pas d'y revenir souvent.
    Merci pour ce magnifique travail!

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  2. Une idée me trotte dans la tête depuis un moment d'écrire sur les rapports entre les petites filles et leurs poupées.

    Nous sommes donc appelées à nous croiser encore certainement.

    Bienvenue sur Les Petites Mains.

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  3. Bonjour,

    votre site est formidable et si ! Vous êtes une historienne de la mode !

    Si nous venons vers vous aujourd'hui c'est pour savoir si vous accepteriez de collaborer à notre blog sur les enfants abandonnés. En effet, l'hôpital des enfants-trouvés remettait une vêture à chaque enfant et nous ne savons pas exactement à quoi correspondent les habits tes qu'une cornette (pour enfant), un mouchoir de cou, une chemise de revêche...

    Alors si vous voulez bien nous aider à mettre en image la layettes des orphelins nous vous en serions infiniment reconnaissantes !

    ChS et MuB du blog "pouponniere.net"

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  4. Comme convenu par courriel séparé, banco pour un essai de mise en images de la layette des Enfants trouvés !

    A suivre donc...

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  5. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  6. Ravie de faire connaissance avec ce blog intelligent et enrichissant sur le plan culturel. Merci.

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  7. Merci pour ce commentaire encourageant.

    J'ai fait un tour sur "De Gilles tissus" que je trouve très intéressant aussi. Les blogs qui parlent de façon documentée, pluraliste et vivante sur le tissu, ne sont à ma connaissance pas si nombreux. J'aime votre approche fondée à la fois sur la technique, l'histoire et le voyage. Je l'ai mis en lien sur Les Petites Mains.

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  8. Bravo pour vos articles très intéressants

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  9. guy.lafleche@umontreal.ca28 mai 2021 à 23:50

    Bonjour, -- Depuis deux jours je cherche en vain ce qui pourrait correspondre à une description de jeunes garçons d'origine britannique, dont la famille aristocratique est installée à Paris, vers le milieu du XIXe siècle. Votre blog est ce que j'ai trouvé de mieux ou du moins de ceux qui seraient proches de pouvoir m'aider. Bravo, d'ailleurs pour sa qualité, car il est très intéressant et bien documenté. Voici mon problème. Il s'agit d'une description que l'on trouve au chant 6.7 des _Chants de Maldoror du comte de Lasutréamont_, par Isidore Ducasse, en 1879. En voici le texte. Les jeunes frères de Mervyn doivent quitter le salon et aller s'amuser dans le parc: «tous, la toque surmontée d'une plume arrachée à l'aile de l'engoulevent de la Caroline, avec le pantalon de velours s'arrêtant aux genoux, et les bas de soie rouge, se prennent par la main, et se retirent du salon». En principe, l'auteur se propose de parodier le roman d'aventures réaliste. En revanche, il me semble que cette description très précise de l'habillement des jeunes garçons (qui devraient avoir plus de sept ou dix ans, puisqu'ils ne portent plus la robe) pourrait avoir une source iconographique ou peut-être même une présentation de vêtements pour jeunes garçons, dans une revue (de mode) par exemple. Mais je serais content de savoir si cette description correspond à une réalité vestimentaire, soit au XIXe siècle, soit même avant. -- Merci beaucoup, si vous pouviez prendre le temps de m'aider. __gl>-. guy.lafleche@umontreal.ca.

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