31 mars 2011

Sous l’Égide de Mars (costume militaire vs costume civil)



On oublie souvent ce que l’histoire du costume doit à l’armure : sinon comment expliquer – c’est un exemple, la mode au XVIe siècle du pourpoint rembourré à pointe proéminente, le panseron ? Cette arête médiane, fort utile sur l’armure pour détourner les coups portés par les armes et autres projectiles, ne se justifie guère sur le costume civil.

▲à g. : Portrait de Robert Dudley, premier comte de Leicester
attribué à Steven van der Meulen, 1564, sur Wikimedia Commons
à dr. : Sir John Shurley of Isfield, peintre anonyme, 1588
The Metropolitan Museum of Art, New York

▲à g. : Dos de brigandine, acier, cuivre (métal), textile (technique générale), milieu XVIe siècle
France ou Italie, Musée national du Moyen Âge - Thermes de Cluny, Paris
sur Agence photographique de la RMN
La brigandine est une sorte de pourpoint de toile ou de cuir recouvert de lames ou d’écailles d’acier
qui forme une sorte de cuirasse. Son nom vient des brigands – ou soldats à pied qui la portaient
et dont les excès de pillage ont donné au mot la signification qu’il a aujourd’hui.
à dr. : Portrait de l’empereur Maximilien II, par Antonio Moro, 1550
Musée du Prado, Madrid

▲à g. : Portrait de François Ier, roi de France, par Jean Clouet
vers 1530, Musée du Louvre, Paris
à dr. : Plastron (pièce d’armure) de Pompeo della Chiesa, créée vers 1580-1600 à Milan
doré (technique), fer forgé (matière), gravé, Musée de l’Armée, Paris
sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Armure du Dauphin Henri, futur Henri II
réalisée entre 1536 et 1547 par l’atelier des frères Negroli
argent (métal), damasquiné, fer (métal), Cabinet d'armes de la Couronne de France
Musée de l’Armée, Paris sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Portrait de Vratislav de Pernstein, par Jacob Seisenegger, 1588
Château de Nelahozeves, Prague

▲à g. : Armure aux lions, attribuée à Giovanni Paolo Negroli (1513-1569)
fabriquée à Milan vers 1540-1545
argent (métal), damasquiné, fer forgé (matière), or (métal)
Musée de l’Armée, Paris sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Charles IX, roi de France, seconde moitié du XVIe siècle, d’après François Clouet
Musée Condé, Chantilly

Les historiens du costume estiment même que c’est vraisemblablement sous l'influence de l'armure et des vêtements portés sous l'armure par les hommes, qu'est apparue vers 1340-1350 la « mode » marquant la différenciation des vestiaires masculin et féminin. Ce phénomène spécifique, propre à l’Europe occidentale, est considéré comme la naissance de la mode, du latin « modus » (manière, mesure), qui désigne la manière, puis la façon de se vêtir (le terme anglais fashion a gardé cette connotation), avant de prendre le sens de « manière collective de se vêtir » vers 1480.

▲à g. : Portraits des princes palatins, Charles Louis Ier électeur (1617-1680) et de son frère Robert (1619-1682)
par Anton van Dyck, 1637, Musée du Louvre, Paris
à dr. : André François Alloys de Theys d'Herculais, par Nicolas de Largillière, 1727
The Metropolitan Museum of Art, New York

▲à g. : Corset en fer de l'époque de Catherine de Médicis, 1590
Musée National de la Renaissance, Ecouen sur Agence photographique de la RMN
au centre : Portrait d'une femme, École florentine, XVIe siècle
The Metropolitan Museum of Art, New York
à dr. : Robe redingote, détail de jockei à l’épaule, vers 1810-1812
collection UCAD (Union centrale des Arts décoratifs) – UFAC (Union Française des Arts du Costume)

▲à g. : Armure de George Clifford, 3e comte de Cumberland, Angleterre, vers 1585
The Metropolitan Museum of Art, New York
au centre : Le banquet d'Hérode (détail), par Garcia de Benavarri
vers 1470 sur wikipedia C’est la première représentation connue du verdugo.
à dr. : Portrait du roi Philippe II d’Espagne en armure, par Le Titien, 1550
Musée du Prado, Madrid

▲à g. : Cotte de mailles, XIVe siècle, Musée de l’Armée, Paris
sur Agence photographique de la RMN
au centre : Portrait de Charles Quint et son chien, par Jacob Seisenegger, 1532-1533
Musée du Prado, Madrid
à dr. : Braguette d'armure, XVIe siècle
extrait de Vangaard, 1972 sur le blog Le Rituel et le Matériel

Avec le développement de l'artillerie, l'armure perd de son importance au XVIIe siècle, son utilité est en recul, elle est simplifiée, mais on continue de la porter jusqu’au XVIIIe siècle pour la parade et sur les portraits d’apparat. La tradition du soldat qui sert son pays et son monarque figure désormais comme modèle d’attitude, l'armure rappelle l'état de son propriétaire et sa bravoure. La noblesse va imposer pour plusieurs siècles cette exigence du « corps redressé » – l’expression est du sociologue et historien Georges Vigarello, dans le code des postures et de l’élégance.

Cela concerne la mode féminine aussi bien que masculine. Le corset des femmes est le symbole de l’armure de leurs époux, et peut-être faut-il voir là l’explication de ces fameux corsets de fer forgés, estimés pour la plupart de 1590-1600, que Catherine de Médicis aurait rapportés d’Italie au moment de son mariage avec Henri II. D’après l’historienne Valérie Steele, spécialiste du corset, ils n’ont jamais été portés et tiennent du mythe, comme les ceintures de chasteté du Moyen Âge. Même les premières représentations du verdugo, ancêtre du panier, sont assez éloquentes.

Outre cette rigidité hiératique, que le port de la fraise va encore accentuer [Lire sur Les Petites Mains, l’histoire de la fraise en 6 épisodes], on retrouve dans l’armure et le costume civil les mêmes lignes verticales qui stylisent et façonnent le corps, le même détail des découpes, le même répertoire décoratif de motifs et tracés or et argent à entrelacs et rinceaux. Le décor des riches étoffes des pourpoints et le travail du métal damasquiné et repoussé des armures se répondent. Lequel a inspiré l’autre ? La forme proéminente en coquille de la braguette voit certainement son origine dans le gousset de la cotte de maille destiné à protéger le sexe. La pièce d’épaule rapportée à l’emmanchure, qu’on retrouvera par intermittence dans les modes jusqu’au XIXe siècle apparaît à la Renaissance : elle prend à coup sûr naissance dans le costume militaire et ses renforcements destinés à protéger les articulations et points sensibles du corps. On note aussi que c’est sous le règne de François Ier qu’on commence à porter l’épée avec le costume civil, habitude qui va modifier la posture masculine jusqu’à la Révolution française, et même au-delà si on admet le point de vue que la canne est un avatar de l’épée.

▲Portrait de Cornelia Burch à deux mois
École flamande, 1581, Hull City Council

▲g. : Demi-armure en fer pour enfant, fabriquée vers 1550-1560 en Allemagne sous le règne de Henri II
Musée de l’Armée, Paris sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Portrait du roi Jacques Ier d’Angleterre, IV d’Écosse, enfant
par Rowland Lockey d'après Arnold van Brounckhorst, 1574
National Portrait Gallery, Londres

▲à g. et au centre : Armure pour un enfant fabriquée en France vers 1550-1560
Cabinet d'armes de la Couronne de France
doré (technique), fer (métal), gravé, textile (matière) Musée de l’Armée, Paris
sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Portrait de jeune garçon, auteur anonyme, vers 1570
Musée du Prado, Madrid

▲à g. : Portrait de Marie de Medicis, fille de Cosme Ier, par Agnolo Bronzino, 1551
au centre : Portrait de François de Medicis, par Agnolo Bronzino, 1551
Galerie des Offices, Florence
à dr. : Dessin de cuirasse attribué à Etienne Delaune, XVIe siècle
Musée du Louvre, Paris sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Portrait d’homme avec un enfant, école vénitienne, milieu du XVIe siècle
Musée du Louvre sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Portrait présumé de Henri IV enfant, milieu XVIe siècle
Musée national du château de Pau sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Armure de Philippe III d'Espagne enfant, fabriquée à Milan vers 1585
à dr. : Portrait du prince, futur Philippe III d’Espagne en armure
par Juan Pantoja de la Cruz, vers 1592
Musée du Prado, Madrid

▲à g. : Portrait de Louis XIII à l’âge de 20-25 ans, par Pierre Paul Rubens
vers 1622-1625, Norton Simon Museum sur Wikipedia
à dr. : Armure du roi Louis XIII, fabriquée en France entre 1620 et 1630
cuir (matière), cuivre (métal), doré (technique), fer (métal), textile (matière)
Cabinet d'armes de la Couronne de France
Musée de L’Armée, Paris sur Agence photographique de la RMN

▲à g. : Portrait de Jean François de Paule de Créquy de Bonne, duc de Lesdiguières, 1687
par Hyacinthe Rigaud, Musée du Louvre, Paris
à dr. : Mademoiselle de Lambesc, de la maison de Lorraine sous la figure de Minerve
armant et destinant Monsieur le comte de Brionne son frère, au métier de la guerre
par Jean Marc Nattier, 1732 Palais des Beaux-Arts, Lille sur Wikipedia

Les enfants de haute naissance n’échappent pas à ce modèle de la rectitude du corps. Il s’acquiert dès la naissance, l’enfant porte des bandelettes puis un corset – cette habitude dure jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le musée de l’Armée conserve dans ses collections plusieurs armures d’enfant. Le XVIIIe siècle voit se modifier le sentiment d’enfance qui simplifie le vêtement, mais comme leurs pères, à partir de sept ans, les garçons portent la culotte et les chausses [bas]. Comme leurs pères dont ils sont le miroir, les petits aristocrates portent l’épée et continuent de recevoir une armure.

▲Affiche de l’exposition Sous l’Égide de Mars, armures des princes d’Europe

Je vous invite donc à aller voir d’un œil un peu différent ces armures aux décors raffinés, créées par les plus grands artistes dont la plupart restent anonymes. Ce sont de véritables pièces d’orfèvrerie. Cette exposition permet d’entrer dans l’atelier des maîtres armuriers, de voir les dessins préparatoires de ces objets d’apparat portés par les prestigieux princes et souverains d’Europe au XVIe siècle, dont François Ier, Henri II, Charles IX, Henri III, rois de France, l’empereur Maximilien d’Autriche, le roi Erik XIV de Suède, l’électeur Jean-Georges de Saxe…

Sous l’Égide de Mars, armures des princes d’Europe
Musée de l’Armée, Paris, Hôtel national des Invalides
Du 16 mars au 26 juin 2011
On peut voir un florilège des œuvres présentées ici et une vidéo sur le site de l’ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense).

En 2010, le Musée du Prado a organisé sur un thème proche l’exposition El arte del poder. La Real Armería y el retrato de corte [L’art du pouvoir. L’armure royale et le portrait de cour] dont on peut voir ici des photos et des vidéos.

23 mars 2011

Le nouveau maillot rayé des Bleus

▲Le capitaine des Bleus, Alou Diarra, photographié par Karl Lagerfeld,
porte le nouveau maillot rayé Nike.

Les Bleus ont changé de maillot. Ils sont passés de la marque Adidas à la marque Nike, qui a imaginé pour eux une marinière rayée près du corps. Les joueurs vont la porter sur le terrain lors des matchs de football à l’extérieur.

Si j’en juge par les données Analytics de mon blog, cet événement national me vaut, via certains mots clefs choisis, quelques visites – les chemins de la connaissance font parfois de ces détours curieux, moi qui m'intéresse si peu au sport ! Il se trouve que j’ai en effet publié en mars 2009 un article détaillé sur la «marinière», son origine, son évolution, la symbolique complexe des rayures…

Je me suis notamment inspirée du livre passionnant de l’historien Michel Pastoureau, L'étoffe du diable, Une histoire des rayures et des tissus rayés, qui explique comment la rayure et les étoffes rayées sont longtemps restées en Occident, du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle, des marques d'exclusion ou d'infamie. Mais chuuutt, cela doit rester entre nous, il ne faut surtout pas le leur dire, aux Bleus !

À lire ici, si vous voulez épater votre footeux préféré.

15 mars 2011

Histoire du tricot (5) - Le tricot au XXe siècle, 1930-1980



Les années 1930-1940, L’Éternel Retour

▲à g. : Cardigan en laine, Elsa Schiaparelli, 1938 The Metropolitan Museum of Art, New York
à dr. : Modèles de pulls, vers 1930, Decades of Fashion, Harriet Worsley, éditions Könemann, 2006
Galerie Gatochy sur Flickr

▲à g. : Couverture de Marie-Claire n° 143, 1939 sur hprints.com
à dr. : Modèles Entre nous et Rendez-vous, vers 1930 sur etsy.com

▲à g. : Pullover en laine rebrodée, Elsa Schiaparelli, 1940
The Metropolitan Museum of Art, New York
à dr. : Couverture de Elle n°79 du 20 Mai 1947 sur hprints.com

▲à g. : Robe en laine tricotée à motifs traditionnels allemands, 1941-1942
à dr. : Le Jardin du Paysan, motifs de tricot traditionnels allemands extraits d'un magazine, 1941-1942
dans La Mode des années 1940, Jonathan Walford, éditions La Bibliothèque des Arts, Lausanne

▲à g. : Reconstitution du pullover de Patrice dans L'Éternel Retour
sur le blog Linbury
à dr. : Jean Marais, L'Éternel Retour, Jean Cocteau, 1943

▲Publicité pour la laine de la marque Sirdar et recueil de modèles de tricots à réaliser
pour les soldats britanniques dans le cadre du mouvement Knit for Victory (Tricotez pour la Victoire)
sur The Retro Knitting Company

▲à g. : Cartes de boutons en plastique représentant des avions et le V de la « Victoire »
dans La Mode des années 1940, Jonathan Walford, La Bibliothèque des Arts
à dr. : Couverture du Life Magazine, photographie Gjon Mili, 24 novembre 1941
En présentant un modèle de gilet simple à réaliser, l’article donne une leçon de tricot en images
et explique comment les femmes britanniques participent à l’effort de guerre en tricotant pour les soldats.
sur life.com

▲à g. : « Moi aussi avec ma classe, j'ai adopté un soldat »,
affiche de L'école marraine du combattant
Musée de l'Armée, Paris sur Agence photographique de la RMN
à dr. : Femmes et fillettes tricotant pour les soldtats du front, Decades of Fashion

C’est la décennie 1920 qui a vu la naissance du « sportswear maille ». Ni la tendance «glamour» des années 1930, ni l’influence sophistiquée du New Look de la fin des années 1940 n’entameront l’envie de tricoter des femmes, réactivée par le système D comme « débrouille » des années d’occupation et les lois rétrogrades du gouvernement de Vichy qui renvoient les femmes dans leurs foyers. La laine se fait rare, on détricote les vieux vêtements, on découpe les chiffons en lanières et on les roule en pelote pour les tricoter, on y ajoute de la ficelle, du galon et du ruban, matériaux non contingentés qu’on peut acheter sans tickets. On tricote des vêtements pour les prisonniers, qu’on parraine jusque dans les écoles. A grand renfort d’articles de presse, d’affiches et de courts métrages de propagande, les Anglo-saxons associent directement le tricot domestique à l’effort de guerre.

Grâce à la presse féminine qui continue de proposer des modèles, le tricot fait main suit de plus en plus près les tendances de la mode. Les jumpers des années 1930 se sont faits plus moulants et accentués aux épaules, les cardigans portés sur une robe de ville fluide. En Allemagne on promeut les jacquards traditionnels paysans « typiquement » allemands, qui ne sont au fond pas si différents de leurs équivalents anglais ou français. En France, en 1943, paraît dans Tout le tricot les explications pour réaliser le pull de Patrice (Jean Marais – idole de sa génération) dans L’Éternel Retour, le film de Jean Cocteau.

La sophistication des années 1950

▲à g. : Couverture de Travaux d’Aiguilles n°43, 1952
à dr. : Couverture de Nous Deux n° 396, 1954 sur Retromag.com

▲ Cache-cœur tricoté, pull et étole, caraco
Vogue américain, 1952, sur Etsy.com

▲à g. : Modèle d’ensemble à tricoter, Vogue Knitting, 1955
galerie de Millie Motts sur Flickr
au centre : Publicité pour les laines P&B, 1952
sur Skiff Vintage Knitting Patterns
à dr. : Robe tricotée main portée par le modèle Anne Gunning, 1952
galerie de Gatochy sur Flickr

▲à g. : Modèles de chapeaux et d’étoles à tricoter, Behive, vers 1950 sur Etsy.com
au centre : Modèles d’accessoires, vers 1950, galerie Baby Dee Vintage Knitting & Crochet sur Flickr
à dr. : Modèles de chapeaux à tricoter, Copley, vers 1950, sur Etsy.com

▲à g. : Couverture du magazine anglais John Bull, 1958, sur The Bridgeman Art Library , Londres
au centre : Publicité pour les laines Copley, 1951, sur Skiff Vintage Knitting Patterns
à dr. : Couverture du magazine américain McCall, 1958, galerie Cluttershop sur Flickr

▲à g. : Page de tricot, Elle, 1962
à dr. : Wilhelmina Cooper porte une création en tricot style Chanel, Elle, septembre 1961
galerie Classic Style of Fashion (First) sur Flickr

En 1947, le New Look lancé par Christian Dior impose une femme-objet extrêmement sophistiquée ; elle porte la guêpière, ainsi nommée pour ne pas remémorer le pénible corset. Les modèles en tricot s’adaptent à ce changement radical d’idéal esthétique, les nouveaux chandails à col roulé, caracos ou twins sets – pulls ras du cou et cardigans assortis, moulent les seins en obus façon pin-up. Ils se portent sur des jupes à la taille étranglée, ajustées ou tout au contraire gonflantes et juponnantes ou sur des pantalons et corsaires qui collent au corps et allongent les jambes.

Dans cette société marquée par l’abondance et l’élévation du niveau de vie, la consommation croît de manière exponentielle, mettant en scène une femme au foyer, ménagère qui a du chic et qui s’intéresse de plus en plus près à la mode via les magazines féminins populaires comme Marie Claire ou Le Petit Echo de la Mode. Elle et le Jardin des Modes concernent plutôt une femme bourgeoise, plus « intellectuelle ». La présentation dans ces magazines, deux fois par an, des tendances de la Haute Couture reste un rendez-vous incontournable. La France est le pays où le prêt-à-porter s’installe le plus tardivement. Ce mouvement est activement soutenu par la presse : Elle passe des accords avec des magasins – comme par exemple Prisunic en 1956, pour mettre en cohérence le style des vitrines des boutiques et celui des pages mode à paraître dans le magazine.

Les catalogues et pages de modèles couture et tricot, qui bénéficient de la généralisation de la couleur, reprennent les postures contraintes et maniérées des magazines de mode. Ils s’inspirent des tendances vues aux défilés. La profusion des accessoires (foulards, étoles, sacs, chapeaux, gants, cols et autres colifichets) se retrouve aussi dans le tricot ou crochet fait main. Avec le retour de Chanel en 1954, l’esprit maille, plus pratique, est néanmoins toujours présent dans cette élégance affectée de la fin des années 1950.

▲à g. : Carte d’échantillons de coloris et fils 100% laine, vers 1950
Victoria & Albert Museum, Londres
au centre : Pullover, vers 1950, galerie Vintage mode sur Flickr
à dr. : Publicité pour la laine Pernelle de Villemot, 1950, sur h.prints

▲à g. : Publicité Du Pont pour la fibre synthétique Nylon®, 1948 sur le blog JonWilliamson.com
au centre : Publicité pour un fil mélangé Nylon® et laine, Du Pont, vers 1940
galerie Millie Motts sur Flickr
à dr. : Modèles de twin sets à tricoter en laine ou en Nylon®, vers 1950
galerie Knitting Kitchen sur Flickr

▲à g. : Publicité pour la fibre Crylor® des laines Bel, 1960, sur hprints
à dr. : Article sur la fibre Dralon® dans 1959 L'Officiel de la Mode n°449, 1959
Archives L'Officiel de la Mode, années 1950 sur JalouGallery

L’autre nouveauté, et non des moindres, est l’apparition de fibres synthétiques, de composition entièrement chimique. On citera entres autres nombreuses marques, selon les pays, les polyamides Nylon® (1938) et Rilsan® (1942), la chlorofibre Rhovyl® (1949), les polyesters Dacron® (1950) et Tergal® (1954), l’acrylique Crylor® (1954). On les mélange à la laine pour la rendre plus souple, plus résistante, plus légère, et surtout bien plus facile d’entretien. Le succès est immédiat.

Le tricot rayé et coloré des années 1960-1970

▲à g. : Minirobe plissée en jersey de laine zippé, Mary Quant, 1967
Victoria & Albert Museum, Londres
au centre : Mary Quant, Archives Bettmann, Corbis, galerie Dovima is devine II sur Flickr
à dr. : Modèle dessiné par Mary Quant pour les laines Courtelle, vers 1960, galerie EadaoinFlynn sur Flickr

▲à g. : Ensemble Cosmos en jersey de laine, Pierre Cardin, 1968
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Ligne Cosmocorps, Pierre Cardin, Collection prêt-à-porter 1967
galerie HarmonySledge sur Flickr

▲à g. : Minirobes rayées en jersey, Prisunic, fin des années 1960
au centre : Modèle Tricots pour vous, vers 1970 galerie retro space sur Flickr
à dr. : Robe rayée à tricoter, 1967 galerie cemetarian / Knitting Patterns sur Flickr

▲à g. : Ensemble Missoni, vers 1970
en couverture de Decades of Fashion, Harriet Worsley, Editions Könemann, 2006
à dr. : Détail de maille tricotée en zig-zag, collection Missoni sur Interview Magazine

Dès le début des années 1960, grâce à des couturiers et stylistes « modernes » comme Mary Quant en Angleterre, André Courrèges, Jacques Esterel, Pierre Cardin en France, qui inventent un prêt-à-porter abordable aux couleurs vives et gaies en jersey uni ou rayé, gansé et zippé, les nouvelles textures synthétiques s’implantent solidement dans l’univers de la mode. Elles sont si variées, qu’il est impossible, comme auparavant, de les reconnaître au toucher : à partir de 1963, l’étiquetage des matières majoritaires composant le vêtement est rendu obligatoire pour chaque article. Le jersey est roi, les rayures muticolores s’affichent partout. En Italie, Ottavio et Rosita Missoni popularisent les pullovers, ensembles et robes fluides, à zigs-zags ultracolorés.

▲à g. : Ensemble en tricot de laine écrue André Courrèges
présenté dans Elle, 2 septembre 1968, collection particulière
à dr. : Robes en tricot, 1969, galerie Dovima is divine sur Flickr

▲à g. : Le styliste japonais Kenzo et son équipe de Jungle Jap, photographie Uli Rose, vers 1970
à dr. : Pulls Jap Paris-Tokyo, Kenzo Takada, 1971, Kyoto Costume Institute, Kyoto

▲à g. : Photographie parue dans Elle, décembre 1967 galerie lobstar28 sur Flickr
au centre g. : Bas à tricoter soi-même, De Fil en Aiguille n°44, 1972, collection particulière
au centre dr. : Robe de chalet en tricot, Jean Patou Boutique
L'Officiel de la Mode n°549, 1967 Archives L'Officiel de la Mode années 1960 sur JalouGallery
à dr. : Robes de chalet, Fiche-Tricot Elle, 1967 galerie lobstar28 sur Flickr

▲à g. : Modèle paru dans Elle, mai 1969 galerie Classic Style of Fashion (Third) sur Flickr
au centre g. : Ensemble pantalon tunique en laine tricotée, Dior Boutique
L'Officiel de la Mode n°561, 1968 Archives L'Officiel de la Mode, années 1960 sur JalouGallery
au centre dr. : Collant en laine noire réalisé au crochet, Yves Saint Laurent
L'Officiel de la Mode n°586, 1971 Archives L’Officiel de la Mode, années 1970 sur JalouGallery
à dr. : Modèle d’ensemble long gilet et pantalon à tricoter et crocheter soi-même
catalogue The Woman's Day Knitting Book, 1972 galerie acadian crochet sur Flickr

▲à g. :Robes, pulls et accessoires en maille colorée, Kenzo, Prêt-à-porter automne-hiver 1971-1972
Petite histoire de la mode sur aasavina
Ce site est celui de la classe de MANAA (Mise à Niveau Arts Appliqués)
du lycée Joseph Savina de Tréguier (Côtes d’Armor)
Dans sa Petite histoire de la mode, il résume en 13 pages illustrées
l’essentiel de l’histoire de la mode et du costume au XXe siècle. Bien documenté et bien écrit.
au centre : Modèles issus d’un catalogue de tricots, 1972 galerie Amy Honey / Vintage knitting pictures sur Flickr
à dr. : Tricots parus dans Elle, août 1974 galerie Classic Style of Fashion (Third) sur Flickr

▲à g. : Photographies du défilé Printemps-Été Sonia Rykiel, 1972
catalogue de l’exposition de Exhibition, Musée des Arts décoratifs, Paris
à dr. : Veste longue Sonia Rykiel, Fiche-Tricot n°1 parue dans Elle, 1975, sur le blog filleàlabrocante

▲à g. : Pull rayé Sonia Rykiel porté par Françoise Hardy
en couverture du Elle n°938 du 13 décembre 1963
au centre g. : Pull imprimé Sonia Rykiel en couverture de Elle, n° 1321 du 12 avril 1971
au centre dr. : Prêt-à-porter Automne-Hiver Sonia Rykiel 1972-73 présenté dans le Vogue de février 1972
catalogue de l’exposition Exhibition, Musée des Arts décoratifs, Paris
à dr. : Veste « coutures envers » de Sonia Rykiel, Fiche-Tricot Elle n°95, fin des années 1970
sur le blog filleàlabrocante

▲à g. : Ensembles en tricot Dorothée Bis, L'Officiel de la Mode n°611, 1974
Archives L’Officiel de la Mode, années 1970 sur JalouGallery
à dr. : Modèle du catalogue American Home Crafts, 1977, galerie squirrel cottage sur Flickr

▲à g. : Fiche-Tricot n°29 parue dans Elle, 1975, sur le blog lafabriquedisa
au centre et à dr. : Modèles d’accessoires à tricoter soi-même, magazine 100 Idées n°47, septembre 1977

▲à g. : Ensemble manteau, pull et short en crochet rayé à réaliser soi-même, vers 1970, galerie retro space sur Flickr
à dr. : Ensemble manteau, pull et short Courrèges, L'Officiel de la Mode n°620, 1975
Archives L’Officiel de la Mode, années 1970 sur JalouGallery
« On pense un peu au début de Love Story » dit le commentaire,
en référence au film de Arthur Hiller, énorme succès, sorti en 1971

▲à g. : L’actrice Julie Christie porte un châle à carrés crochetés, années 1970, Decades of Fashion
à dr. : Modèle de couverture à carrés crochetés,
De Fil en Aiguille n°51, 1972, collection particulière
en médaillon : Robe tablier en crochet sur Attic24
Lucy, l’auteure de ce blog, raffole de ce type de motifs !

En 1969, la collection écrue tout tricot de André Courrèges, présentée sur plusieurs pages dans Elle, fait immédiatement des émules chez les tricoteuses, comme les chandails à manches kimonos et les rayures colorées de Kenzo pour Jungle Jap en 1970. Les dernières tendances de la mode sont relayées par les magazines toujours plus nombreux, elles inspirent leurs « fiches-tricot » modernisées, « relookées », via parfois des créateurs connus spécialisés en maille, comme Sonia Rykiel ou Dorothée Bis.

L’activité tricot est dopée dans les années 1970 par le retour du style ethnico-paysan, ses châles, ponchos et interminables écharpes à franges et motifs crochetés. On assiste à une orgie de carrés crochetés multicolores, faciles à réaliser, même par les débutants, qui ne sont pas sans évoquer les trips psychédéliques à la mode à la même époque. Les catalogues de tricot spécialisés copient et transposent toutes ces tendances – pas toujours dans le meilleur goût !

Sonia Rykiel, la « reine du tricot », première à vendre ses créations ultraconfortables dans le catalogue Trois Suisses en 1977, va ouvrir la décennie 1980 aux rayures vives alternées de noir, puis pratiquera les coutures à l'envers, inscriptions et strass, le pas d'ourlet et le pas doublé…

L’éternel retour du tricot

▲à g. : Robe moulante en maille Lycra, Azzedine Alaïa, prêt-à-porter Automne-Hiver 1989
Exposition Histoire idéale de la mode contemporaine, Années 1970-1980, volume I
Musée des Arts décoratifs, Paris
au centre : Pull, Calvin Klein, L'Officiel de la Mode n°830, 1998
Archives L’Officiel de la Mode, années 1990 sur JalouGallery
à dr. : Ensemble « déconstruit » noir, Yohji Yamamoto,
prêt-à-porter Automne-Hiver 1996, Decades of Fashion

▲à g. : Ensemble en tricot, Issey Miyake, prêt-à-porter Automne-Hiver 1982-1983, Decades of Fashion
au centre : Robe tricotée à faux-cul, Vivienne Westwood, vers 1990
Knitwear in Fashion, Sandy Black, éditions Thames & Hudson, 2005
à dr. : Robe tricotée, Maison Martin Margiela, Automne-Hiver 2008-2009, photographie Giovanni Giannoni

▲ Le pull irlandais des îles d’Aran inspire les créateurs.
à g. : Pull tricoté, Jean Paul Gaultier, 1985-1986, The Metropolitan Museum of Art, New York
au centre : Pull tricoté, Sofía Doglio, 2009-2010
à dr. : Pull évidé, remaillé, repiqué de fourrure, Maison Martin Margiela, collection artisanale automne-hiver 2007

▲à g. : Pull tricoté, Rei Kawakubo pour Comme des Garçons, prêt-à-porter Automne-Hiver 1983-1984
Kyoto Costume Institute, Kyoto
au centre : Long pull en maille tricotée, Thierry Mugler,
L'Officiel de la Mode n°724, page 161, 1986
Archives L’Officiel de la Mode, années 1980 sur JalouGallery
à dr. : Robe en tricot, Sandra Backlund, collection Carte blanche, 2007

▲à g. : Veste tricotée, John Galliano pour Christian Dior, automne-hiver 2010-2011 sur Tendances de modes
au centre : Robe tricotée, Alexander McQueen, printemps-été 2011 sur Fashionmag
à dr. : Robe à haut « corset » tricoté, Bora Aksu, automne-hiver 2011-2012
sur Runway Fashion Shows

▲à g. : Résumé de la leçon « Tissage – Tricot » d’un manuel de sciences pour écoles rurales,
classe de fin d’études, supplément pour les filles : initiation à l’économie domestique, 1955
au centre : « L’Art de réussir les coins », De Fil en Aiguille n°27, 1972 collection particulière
à dr. : « Savoir-faire sans panique », grille d’explication d’un modèle, 100 Idées n°51, janvier 1978

Aujourd’hui la maille s’est définitivement installée dans les collections, même de haut de gamme ; elle inspire les créateurs les plus avant-gardistes. Certains en ont fait leur spécialité : ainsi, Azzedine Alaïa profite des nouveautés technologiques comme le Lycra® en 1980 pour porter à son comble sa vision triomphale du corps féminin. À travers le «fait main», comme au début du siècle, le tricot parvient à incarner le luxe, il nourrit les créateurs de réminiscences historiques et de citations, ils s’emparent de son histoire, de sa grammaire, qu’ils transposent et adaptent à leur propre style ou vision du moment. Le tricot est par essence créatif car techniquement inépuisable.

Parallèlement, les activités ménagères et l’économie domestique ne sont plus enseignées à l’école, on n’y apprend plus à coudre ni à tricoter. Le tricot domestique est devenu une affaire privée, qui se transmet parfois dans les familles de génération en génération, ou entre copines. Les magazines de tricot suivent : ils s’adressent soit aux débutants, soit se font « encyclopédiques », ils répertorient et expliquent les points et les techniques.

Ni l’augmentation du coût de la pelote de laine, ni la baisse du prix des articles de confection industriels, ni l’extension du travail féminin n’entament la popularité de l’activité tricot main, qui revient régulièrement par vagues à la pointe de la mode. Dans ce monde globalisé de standardisation et de marchandisation à outrance, qui contribue à produire une uniformisation de l’offre et une perte de sens de la valeur travail, il n’est pas étonnant qu’on attribue une valeur toute particulière au temps qu’on consacre à faire soi-même, parfois pour le donner, un objet unique, personnalisé, dont on peut être fier.

▲à g. : « Non à l’uniformité », « Tricoter c’est créer »,
page de couverture et page publicité, 100 Idées n°120, octobre 1983
à dr. : Kit Kenzo « Do it yourself » sur Fashionited

▲Pages de couverture n°51 (janvier 1978), 102 (avril 1982), 119 (septembre 1983)
et 145 (novembre 1985) de 100 Idées

Dans les années 1980, le tricot s’est définitivement affranchi de sa symbolique de la féminité soumise [Lire sur Les Petites Mains : Les ouvrages de dames - La représentation artistique de la tricoteuse]. Il est redevenu « tendance ». Les «triconistas» se rassemblent dans les ateliers et cafés tricot (Brentanos, Art du Tricot) qui ouvrent dans les grandes villes. Certains militants s’emparent de la ville et se déclarent «tagueurs-tricot». Des marques de laine, comme Bergère de France – qui collabore avec Fifi Chachnil et Matali Crasset, font appel à des designers pour imaginer des modèles et des patrons. Les sites Internet, forums et blogs dédiés se multiplient, où les passionné(e)s – si si les hommes aussi, échangent leur savoir-faire et les grilles des magazines anciens. Une visite au blog collectif des centidéalistes, fans du cultissime magazine 100 Idées (1972-1989†) s’impose, on y glane des idées par centaines, à copier ou à adapter. A voir aussi, le site du Collectif France Tricot, élu meilleur blog créatif 2010 par Elle, qui a pour devise « Le CFT dépoussière le tricot de grand mère ». Même les « mamies » tricoteuses se remettent au travail avec enthousiasme : chez Golden Hook, il paraît qu’elles peinent parfois à honorer les nombreuses commandes.

A voir : « Le Tricot dans la Mode : Un Fil à Dénouer » au MoMu de Anvers

▲Affiche de l’exposition « Le Tricot dans la Mode : Un Fil à Dénouer »
L’actrice Tilda Swinton porte un modèle de Sandra Backlund
Photographie Craig McDean, Stylisme Panos Yiapanis

Du 16 mars au 14 août 2011, le MoMu (Musée de la Mode), en partenariat avec Woolmark, présente à Anvers l’exposition « Le Tricot dans la Mode : Un Fil à Dénouer ». Le visiteur est invité à découvrir une grande variété de vêtements et d'accessoires en tricot du passé et du présent, avec une attention plus particulière pour les pièces de Haute Couture et leurs interprétations dans la mode du quotidien.

On peut y voir des pièces couture mythiques (Schiaparelli, Patou, Chanel), des modèles phares des stylistes et des marques (Ann Salens, Vivienne Westwood, Sonia Rykiel, Missoni), des créations avant-gardistes de créateurs reconnus et de nouveaux venus sur la scène internationale de la mode (Sandra Backlund, Maison Martin Margiela, Mark Fast).

En analysant les rapports et le statut du tricot avec la mode, en insistant sur les notions de confort, de bien-être et d'élégance qu’il diffuse, l’exposition décrit le rôle et l’influence du tricot dans les (r)évolutions de société.

Pour voir « en vrai » certains modèles présentés dans cette Petite Histoire du Tricot, et bien d'autres. Pour ceux qui ne pourront pas visiter l’exposition, un catalogue est publié en coopération avec les Éditions Lannoo.

(à suivre : Histoire du tricot (6) - La layette et le tricot pour enfants)

À lire aussi sur Les Petites Mains :

Histoire du tricot (1)Les origines
→Des chaussettes coptes de l'Antiquité égyptienne des origines, en passant par les gants liturgiques de l'Église chrétienne, le tricot se diffuse peu à peu dans toute l'Europe.

Histoire du tricot (2)Du XIVe au début du XVIIe siècle
→Le tricot du Moyen Âge ne concerne que les gants, les bas, les bonnets et chapeaux ; guildes et corporations se structurent autour du travail de la « bonneterie » qui se mécanise.

Histoire du tricot (3)Les « ouvrages de dames » des XVIIIe et XIXe siècles
→Sous l'Ancien Régime, le tricot est une occupation féminine convenable, la tricoteuse une figure exemplaire de vertu féminine ; premiers recueils de modèles, progrès techniques et modes hygiénistes diffusent la mode du tricot.

Histoire du tricot (4)Le tricot au XXe siècle, 1900-1930
→Des fins dessous tricotés 1900 au sportswear des années 1920, le tricot devient la « maille », signe de modernité, il passe des dessous aux dessus ; au tricot utile des années de guerre succède le tricot de loisir.

Histoire du tricot (6)La layette et le tricot pour enfants
→Depuis toujours, le tricot habille l'enfant, parce qu'il le tient au chaud ; en rose ou en bleu, tricoter la layette de son bébé est considéré comme la meilleure des occupations pour une jeune mère.